Artiste – peintre née en 1980, elle a entamé son parcours en suivant une formation de styliste. Après s’être consacrée longuement au portrait, ces trois dernières années, son travail s’articule autour du végétal. Elle vit et travaille à Paris.
Quel est votre parcours artistique?
D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours beaucoup dessiné, par besoin de matérialiser mon regard. La peinture s’est imposée comme une évidence au retour d’un voyage à New-York, alors que j’achevais une formation de styliste. Toute l’énergie que j’avais accumulée en découvrant cette ville et ses musées m’a permis de commencer à déployer mon travail de recherche.
Le portrait a longtemps été mon sujet de prédilection. D’abord exclusivement à la peinture à l’huile, j’utilisais des couleurs fortes, inspirées du fauvisme ou de l’expressionnisme, pour outrer la personnalité des modèles. Petit à petit, j’ai élargi mon spectre à des couleurs plus nuancées, l’aspect dessiné de mes personnages et les lignes de force se sont effacés au profit de zones de caractère. Les aplats s’encastrant comme un puzzle d’ombre et de lumière faisaient émerger une autre facette de la personnalité du modèle et permettaient d’accéder à une autre réalité.
C’est à ce moment que les bases du langage pictural que je développe encore ont été posées. Après une série de grands tableaux représentant des scènes familiales ayant pour cadre des paysages, j’ai éprouvé le désir de commencer à peindre la nature.
Il me semble important qu’un artiste soit le plus sincère possible. C’est un grand défi que de donner à partager la spécificité du regard que l’on pose sur les sujets que l’on choisit sans en devenir prisonnier. Un artiste, pour moi, ne peut pas se reposer sur de quelconques acquis, et remet tout en jeu à chaque nouveau projet.
Pouvez-vous nous décrire votre processus de peinture qui conduit à ce principe all-overs qui se trouve dans vos œuvres?
Pour mes tableaux sur la nature, je travaille principalement à partir de photos que je prends au détour d’une promenade, en ville, avec mon iphone. L’envie que j’ai de prendre la photo et de la conserver est déclenchée par la projection mentale que je commence à faire en découpage de formes colorées. Alors, j’entame le dessin préparatoire, qui mêle ce que je perçois de la photo que j’ai sous les yeux au souvenir qui me reste de ce que je voyais au moment où j’ai pris cette photo.
Je définis les zones de couleur qui m’apparaissent comme évidentes, comme une pixellisation du sujet. Une fois cette étape préparatoire accomplie, mon attention est principalement focalisée sur le choix des couleurs.
Mon atelier est situé à deux pas du jardin des plantes, chaque jour et chaque saison nourrissent mon regard et mon désir de peindre.
Pourquoi les personnages principaux de votre œuvre sont-ils devenus des fleurs?
J’ai le sentiment que l’homme prend tellement de place sur la terre, et qu’il prend de moins en moins de temps pour regarder ce qui l’entoure…. Georgia O Keeffe disait » si vous prenez une fleur dans la main, et l’observez vraiment, ce sera votre monde pour un moment » les fleurs sont éphémères, variées, chacune est unique, alors j’en fais des portraits, mais des portraits en grand, afin de nous mettre face à face…
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